posté le 27 janvier par marc
COMMENT EVITER L'ECHEC SCOLAIRE
Réformer l'éducation nationale ?
Il y a une trentaine d'années s'est mis en place un outil pédagogique appelé "pédagogie par objectifs (ppo)" développé dans l'académie du Nord pour les adultes en reconversion professionnelle. Cet outil s'est aussi développé dans les Lep avec des conditions intéressantes de motivations et de suivi des élèves.
Présentation du système de pédagogie par objectifs
Les programmes des différentes matières sont découpés en "savoirs"(S) et "savoir-faire" (SF). On a repéré des "savoir-faire transversaux" que l'on trouve dans plusieurs matières. Les S et les SF sont regroupés en "unités" que l'on doit réussir pour passer à la suivante. Les unités sont regroupées en modules et la compilation de tous les modules constitue le « référentiel ».
Réussir c'est faire correctement 3 fois l'unité concernée et une 4ème fois un mois plus tard ; l'énoncé des contrôles contient explicitement les S ou SF qui seront évalués. Aussi la seule notation est réussite ou échec.
Le premier intérêt c'est la disparition des notes. Les S et SF réussis sont reportés sur un document bilan, à la fois par le professeur et par l'élève. Le deuxième intérêt est la motivation de l'élève qui participe au système et qui est en mesure de demander des tests supplémentaires pour effacer les échecs. Tous les tests sont conservés par le professeur pour la compilation en fin d'année ou pour l'obtention du diplôme.
Compléments l'enseignement dans le second degré
Généralisée dans le second degré, la méthode appelle des compléments. Que faire des élèves qui n'auraient pas réussi la totalité des unités de toutes les matières, mais qu'il serait dommage de faire redoubler et de faire suivre à nouveau les unités déjà réussies ?
Le même système généralisé dans tous les établissements permettrait la mise en place de section à effectifs variables. Les effectifs seraient formés à partir de l'état de réussite des S et SF, il permettrait de prendre en compte la « vitesses d'études » par élève, différente selon les matières. A partir du "niveau première" les élèves pourraient choisir les trois matières qu'ils présenteront au certificat de fin d'étude du secondaire, matières constituant le prélude aux études supérieures.
Des expériences ont été faites en ce sens qui ont montré une meilleure volonté de travail de la part des élèves.
Les conséquences pour l'organisation du travail dans l'établissement scolaire
Nécessité d'une observation et d'une concertation continues des élèves pour noter les succès et les échecs de chaque unité et pour leur affectation dans un groupe de travail.
Nécessité de " tutorat " de chaque élève, lequel doit rendre compte de sa position par rapport au référentiel. Le tutorat inclue le volet disciplinaire, en particulier pour assurer le suivi des tâches non effectuées (non succès répétés dans les contrôles) et les tâches d'intérêt général affectées pour faits d'indiscipline. En ce sens, il est nécessaire de revoir le service des professeurs ; en particulier le temps passé dans l'établissement, et la définition des services des conseillers d'éducation et préciser le rôle du "professeur principal".
Le système de la note est à bannir car il s'agit d'un notation très subjective, même en mathématiques. Pendant plusieurs années l'Association des professeurs de Mathématiques a fait « recorriger » des copies par des adhérents en donnant le barème tel qu'il avait été fourni par le jury du bac : l'amplitude des notes est très importante et ce pour la même copie.
Méthode pour le second cycle
Pour le second cycle le processus serait le suivant : 1) toutes les matières sont découpées en 8 modules; 2) les élèves présenteront un dossier avec leur diagramme de réussite au diplôme de Fin d'Etude du Second Cycle ( suppression du baccalauréat !!!) comportant au moins trois matières à huit modules et deux modules au moins dans toutes les autres matières. C'est ce dossier qui sera présenté pour l'entrée dans l'enseignement supérieur ; les matières à huit modules étant un prélude aux études supérieures.
Pour accéder à l'enseignement supérieur (celui qui donne droit à une carte d'étudiant) il faudra à la fois avoir le diplôme de fin d'étude du secondaire et voir son dossier accepté pour la filière choisie. Un seul dossier d'inscription sera produit car toutes les formations post-bac seront sous la responsabilité d'une seule entité.
L'enseignement supérieur
Les grandes écoles doivent être intégrées dans les universités et devenir des "instituts" de ces universités, accessibles, soit après 2 ans en enseignement supérieur, soit après une maîtrise. Les classes préparatoires aux grandes écoles seront supprimées ; les bons élèves s'adapteront à n'importe quelle structure et ne profiteront pas d'une structure qui coûte cher et qui perpétue la ségrégation socio-professionnelle.
Si l'élève n'est accepté dans aucune structure d'enseignement supérieur, alors il pourra suivre une année de "renforcement" (modules 8 prime) pour les matières le préparant à la scolarité d'enseignement supérieur qu'il souhaite suivre et ce dans un Lycée assez proche e chez lui. De ce fait on évitera les abondons (très importants) au cours de la première année d'enseignement supérieur.
Expérimentations et obstacles
Dans le premier cycle une expérience de ce genre a eu lieu au Collège coopératif de la Ricamarie. Cette expérience a échoué parce que les syndicats ne voulaient plus que les collègues soient cooptés, mais passent par le « mouvement normal de nomination » !
Pour finir j'avais présenté cette reforme du second cycle à Savary et un membre de son cabinet qui m'avait reçu, m'avait déclaré :" ta réforme a deux inconvénients majeurs, d'abord en choisissant les modules l'élève pourra choisir son professeur et ça le SNES n'en voudra pas ensuite supprimer le baccalauréat est un opération "non politiquement correcte" et peu de politiques prendraient le risque ".
L'école n'est plus l'ascenseur social qu'elle a été : elle reproduit en les amplifiant les inégalités sociales : ce n'est pas en étant timorés qu'on fera changer les choses.
A méditer
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